Le monde du jazz est en deuil. Il a perdu l’un de ses musiciens les plus renommés. Lucky Peterson était un prodige du jazz blues. Guitariste, organiste, interprète… son style était qualifié d’unique parce qu’à l’intersection de plusieurs esthétiques musicales. Quinqua taquin et éclatant, clinquant sourire coquet et yeux provocants, Lucky s’était peut-être assagi avec l’âge mais l’intensité était intacte. Showman, Lucky Peterson était un « grand » parce qu’il avait ce supplément d’âme, cette personnalité chaleureuse, cet esprit singulier qui nourrissaient une créativité foisonnante. Phénoménale. « Je suis le Blues. Peut être même un peu plus…je fais plein de choses… » disait-il. De la musique… avant toute chose ! Il avait le don de nous extraire de ce monde, sa voix profonde sondant le vertige infini d’un Réel dénué de tout semblant. Il illustrait à merveille cette énigmatique poésie de la mystérieuse note bleue. Il savait créer l’instant éternel. Lucky Peterson s’en est allé (évidemment trop tôt) comme s’en vont les jazzmen. En silence. Il y a fort à parier qu’aucun journal de 20 h n’en parlera. Mais le paradis des poètes jazz accueille sans doute l’un de ses chantres les plus éminents. You are still here Lucky. Forever.
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